Guillaume Jedrzejczak, Omelia per la 23.a Domenica del T.O. – C

Guillaume Jedrzejczak, Omelia per la 23.a Domenica del T.O. – C

Sg 9, 13-18; Phm 9b-10, 12-17; Lc 14, 25-33.

— ⊕ —

         Qui parmi nous n’a fait un jour cette expérience douloureuse et combien humiliante de ne pouvoir achever ce qu’il avait commencé? Et même si les paroles de Jésus nous semblent, au premier abord, très sages et pleines de bon sens, nous devons bien reconnaître que les grandes décisions de notre vie, celles qui ont changé le cours de notre existence, nous les avons prises sur un coup de tête ou sur un coup de coeur. Que ce soit d’ailleurs pour la vocation monastique comme pour le mariage, si nous avions commencé à calculer rationnellement et raisonnablement, nous serions encore en train de réfléchir. Si nous avions su par avance tout ce que nous aurions à traverser et à endurer, la plupart d’entre nous sans doute et peut-être même tous, nous aurions renoncé à cette folie. Et pourtant c’est cette folie qui nous rend aujourd’hui heureux!

         Alors, qu’est-ce que cela signifie? Jésus se serait-il trompé? Aurait-il manqué à ce point de psychologie? Se serait-il doucement moqué de notre prétention à tout contrôler et à prévoir le moindre aléa de nos existences? En fait, nous tombons dans le piège d’une interprétation moralisante et stérile des évangiles chaque fois que nous oublions qu’une parabole n’est pas une métaphore, une image qu’il suffirait de plaquer sur la réalité pour que ça marche. Le rôle des paraboles est de nous inviter à penser autrement, de nous obliger à sortir de nos habitudes pour nous pousser dans nos retranchements. Jésus ne cherche pas à nous coincer, mais bien au contraire à libérer notre capacité d’être et de penser.

         En effet, soyons honnêtes, lequel d’entre nous oserait affirmer qu’il a renoncé à tout pour suivre Jésus. Nous pouvons certes nourrir cette illusion dans les débuts de notre conversion, lorsque nous sommes encore menés par la passion et l’enthousiasme de notre premier amour. Mais très rapidement, lorsque le Seigneur commence à nous enlever les béquilles qui nous ont aidé à avancer, nous nous rendons compte que marcher à sa suite pour être son disciple est de plus en plus hors de notre portée. Et même si nous essayons de sauver la face, pour que les autres ne se moquent pas de nous, nous nous rendons compte que nous n’avions pas calculé la dépense et vu si nous avions de quoi aller jusqu’au bout.

         Ce terrible sentiment d’échec et d’impuissance, cette constatation que malgré toute notre bonne volonté, tout devient aride et rude, ce douloureux aveu fait partie du chemin de notre foi, comme pour le vieux Paul de l’épître à Philémon. Car, comme le dit le livre de la Sagesse, « quel homme peut découvrir les intentions de Dieu»? Il faut avoir tout essayé, avoir dépensé toute son énergie et tout son savoir, être allé au bout de ses propres limites, pour découvrir enfin, avec une joie sereine, que c’est Dieu qui nous sauve, et non notre propre agitation. Il faut du temps, beaucoup de temps, pour découvrir enfin que c’est vraiment Lui notre salut!

Download diretto

File Dimensione del file
pdf Guillaume-23-TO-C-2022_fr 66 KB
LibreriadelSanto.it - La prima libreria cattolica online

Vedi anche

Guillaume Jedrzejczak, Omelia per il Mercoledì delle Ceneri

Guillaume Jedrzejczak, Omelia per il Mercoledì delle Ceneri

Ci sono momenti nella vita, periodi dell’anno, in cui dobbiamo sederci e fermarci a verificare cosa ci anima, cosa ci fa vivere. Le poche parole con cui Gesù inizia il suo discorso, questa mattina, nel Vangelo, sono in se stesse tutto un programma, ma sono anche per noi un vero interrogativo sulle nostre motivazioni più profonde ...

LibreriadelSanto.it - La prima libreria cattolica online