Guillaume Jedrzejczak, Omelia per la 1.a Domenica di Quaresima (francese) – C

Guillaume Jedrzejczak, Omelia per la 1.a Domenica di Quaresima (francese) – C

Dt 26, 4-10 ; Rom 10, 8-13 ; Lc 4, 1-13.

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Lorsque Dieu est présent, la tentation n’est jamais très loin. Et la réciproque est également vraie: lorsque la tentation nous ronge, c’est que Dieu Lui-même est tout proche de nous. Cela pourrait nous paraître paradoxal, et peut-être même contredire une certaine vision de l’expérience spirituelle, si commune de nos jours. En effet, nous imaginons souvent la proximité de Dieu, son intimité, comme une espèce d’océan de bonheur, où il suffirait de se laisser porter par les vagues suaves d’une certitude réconfortante.

L’Evangile de ce jour nous rappelle au contraire, si nous ne l’avions déjà découvert par nous-mêmes, que rencontrer Dieu, c’est aussi affronter la part la plus sombre et la plus étrange de nous-mêmes. Les amis de Dieu, ceux qui se sont laissés attirer par Lui au désert, le savent bien, c’est seulement dans la splendeur de la lumière que se manifestent les ombres de nos vies.

Les trois tentations, que nous relate Saint Luc, résument, à elles seules, la multitude des sollicitations qui chaque jour nous invitent à prendre des chemins de traverse, à nos yeux bien plus faciles et plus confortables que les voies de Dieu. Et d’ailleurs, en quoi Dieu serait-Il concerné par la satisfaction de nos besoins les plus essentiels? Ne nous a-t-Il pas créés ainsi, limités, vulnérables et dépendants? Pourquoi nous tiendrait-Il donc rigueur d’essayer d’y échapper?

Telle est bien, en définitive, la question qui se pose à Jésus, à travers les insinuations du démon. Si tu le peux, pourquoi ne pas satisfaire toutes tes envies? Après tout, en quoi Dieu en serait-Il offensé? Et, si tu ne le peux pas, pourquoi ne pas chercher tous les moyens pour y parvenir? La sagesse populaire n’affirme-t-elle pas en effet que « charité bien ordonnée commence par soi-même »? Le cœur du débat, qui se déroule sous nos yeux entre Jésus et le démon, ce débat qui est aussi le nôtre, nous apparaît tout à coup dans son extraordinaire acuité: existons-nous pour nous-mêmes? ou pour un Autre, par un Autre ?

Telle avait bien été l’expérience du peuple d’Israël, au cours de son Exode à travers le désert, durant quarante années, comme nous l’a relaté la première lecture tirée du Livre du Deutéronome. En effet, à travers bien des tentations et des combats, ils avaient fini par apprendre que Dieu est l’unique avenir de l’homme. Ils avaient fini par comprendre que c’est Lui Seul qui entend le cri de l’homme et le délivre, que c’est Lui Seul qui nous sauve et nous conduit sur les chemins de la vie et du bonheur.

Mais, alors que le peuple d’Israël n’en avait eu que le pressentiment confus, Jésus, Lui, en a perçu tout l’enjeu. Ce qui est au cœur du débat, depuis la nuit des temps, depuis le premier péché, c’est bien la vocation de l’homme, le sens profond de notre être. Notre vocation divine est une vocation au bonheur, certes ! Mais se réalisera-t-elle vraiment dans cette course éperdue à la satisfaction de nos désirs, qui nous enferment, chaque jour davantage, dans la solitude éternelle de notre moi?

Jésus, en fait, nous révèle une autre voie, un chemin de Béatitudes où la joie de l’homme retrouve l’unique véritable source, celle qui jaillit du cœur même de Dieu. Cette joie de Jésus, qui fascinera tous ceux qui Le côtoieront, l’Evangile de ce jour nous en livre en quelque sorte le secret, mais a contrario. Saint Luc, en effet, nous fait seulement pressentir d’où elle ne peut jaillir, où nous ne pourrons jamais la trouver.

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5.a Domenica di Quaresima – B

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Questo è quel chicco di grano che una
terra vergine e non arata ha prodotto.
Per l’immensa moltiplicazione di questo
chicco sono stati riempiti tutti i granai
della Chiesa. Da questo chicco di grano
si impasta quel pane, del quale il Signore
stesso dice: Io sono il pane vivo, disceso dal cielo.
S. Bruno di Segni, Dal Commento a Giovanni II, 36