26 juillet 2020
1 R 3,5.7-12; Rm 8,28-30; Mt 13,44-52.
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Pour évoquer le mystère du Royaume, le Seigneur Jésus utilise trois images, le trésor caché dans le champ, la perle de grand prix et le filet jeté par les anges. Trois images qui expriment en fait trois réalités très différentes, trois façons d’approcher cette étrange réalité qu’est le Royaume. Deux de ces images sont essentiellement actives, alors que la dernière est complètement passive. Et chacune de ces paraboles apporte une nuance particulière à notre compréhension de cette réalité mystérieuse que le Seigneur est venu proclamer, le mystère du Royaume de Dieu. Reprenons chacun de ces images une par une.
La parabole du trésor caché dans le champ met en scène un chercheur de trésor, un personnage prêt à tout, et qui remue ciel et terre, pour découvrir le trésor qu’il convoite. Il sait ce qu’il cherche, il consacre sa vie à cette quête et n’hésite pas à parcourir de grandes distances, à s’aventurer dans des lieux inhospitaliers pour trouver ce qu’il cherche. Et un beau jour, comme les fameux chercheurs d’or, il découvre ce filon qui va le rendre riche et pour lequel il sacrifie tout ce qu’il a. Toute l’aventure de ce premier personnage consiste à persévérer dans sa quête, à ne se laisser décourager ni par la difficulté du travail ni par la stérilité de sa tâche. Un beau jour, le trésor se laisse trouver et il sacrifie alors tout ce qu’il possède pour lui.
Après cette première manière de chercher le Royaume, Jésus en propose une autre dans la parabole de la perle précieuse. On pourrait y reconnaître un prolongement de la première lecture qui mettait en scène le roi Salomon demandant à Dieu la sagesse. Le texte de l’évangile nous présente ce négociant en perles fines comme un homme au regard expert, capable de reconnaître tout de suite la valeur de la perle qui lui est proposée. Cette capacité de discerner le prix véritable des choses suppose un long apprentissage, une expertise acquise par des heures d’observation. A la curiosité du passionné, s’ajoute ainsi la qualité du regard qui s’est longtemps exercé et qui ne se laisse plus tromper par les apparences. L’esprit d’aventure du premier chercheur de trésor a été remplacé par la perspicacité studieuse de l’expert.
L’évangile de ce jour nous propose encore une troisième perspective, celle du filet. Cette fois, c’est le Royaume lui-même qui se met en quête de ceux qui ne le cherchent pas. La parabole n’évoque plus les chercheurs du Royaume, mais ceux qui n’y pensent même pas ! Et ce qui fait alors la différence entre ceux qui se font prendre dans les filets du Royaume, c’est la qualité de la prise, bonne ou mauvaise. Le critère n’est plus alors l’esprit d’aventure du chercheur ou sa quête inlassable, mais la bonté de sa vie. Il ne s’agit plus alors de chercheurs de Dieu, ni même de chercheurs de sagesse, mais de personnes dont la qualité d’être finit par rendre infiniment proches de Dieu, même inconsciemment.
De ces trois manières d’aborder le Royaume, Jésus n’en privilégie aucune. Nous pouvons nous reconnaître dans l’une ou l’autre ou peut-être dans plusieurs, mais qu’importe. Les chemins qui conduisent au Royaume sont bien plus nombreux et plus divers que nous ne le pensons! Car Dieu désire vraiment nous avoir avec Lui!